Une tentative de fête d’Halloween, reprise ces quelques dernières années de nos anciennes fêtes anglo-celtiques m’est apparue, en ce qui concerne la France, comme une entreprise de récupération commerciale. La grande distribution s’est emparée de cette fête tout à fait louable puisqu’elle était établie comme étant "la veille de la Toussaint". Son nom est une contraction de l'anglais All Hallows Eve qui signifie the eve of All Saints' Day en anglais contemporain et peut se traduire comme "la veillée de la Toussaint".
Aujourd’hui, pays ancré dans la laïcité profonde, j’entends parlé des fêtes d’automne. J’entends aussi parlé des fêtes de fin d’année, paquet complet qui évite ainsi de parler des fêtes de la nativité, tout simplement les fêtes de Noël, commémoration de la naissance d’un "certain Jésus", né il y a 2 000 ans et dont on parle encore beaucoup, Dieu soit loué si je puis dire !
Arriveront aussi "les vacances de printemps" remplaçant nos "vacances de Pâques", après le mardi gras qui rythmait le début du carême, période pendant laquelle on jeûnait, on mangeait "maigre", on faisait aussi plus "la charité" pour se préparer à Pâques que l’on fêtait joyeusement en famille, avec des amis et traditionnellement de l’agneau en repas, qui correspondait aux textes anciens de la Pâque juive…
À force de ne pas oser dire que la France est une nation forgée autour du christianisme depuis plus de 1 600 ans, à force de vouloir toujours éluder le passé, la tradition, la religion qui fut d’état jusqu’en 1905, nous perdons tous nos repères. Les manuels d’histoire sont très orientés et suppriment des pans entiers du passé français. Il est difficile pour les jeunes d’apprendre l’origine d’une expression, pourquoi telle fête est "fériée"... Faire table rase du passé est une ineptie culturelle : la nature ayant horreur du vide, elle peut se combler de mauvaises idées et laisser place à différentes formes d’incultures, de violences idéologiques... en lieu et place de très belles histoires que l’on peut croire ou non, sans contraintes aucunes. Un présent qui ne tient pas compte du passé ne peut envisager qu’un futur insupportable.
Romain Olivier - Novembre/Décembre 2015